Azaxx Par DC Shell

Loin des dérives arctiques de l'électro cérébrale, ce producteur rennais a choisi lui, l'hédonisme caliente du vintage, le downbeat qui swingue, et des torch songs teintées de bleu. Mixer et Dj dès les 90's, il découvre et adopte alors les nouveaux idiomes qui émergent de part et d'autre du Channel : trip-hop à la sensualité inquiétante, bric-à-brac claudiquant de funk sale et de soul atypique.

Azzax fait partie de ces nouveaux Héros du son qui groove alors, de cette bande qui s'éloigne de l'axe tutélaire Kraftwerk/Detroit, pour réécrire l'histoire à contre-sens, et réinjecter de la négritude à la machine. Clin-d'œils et emprunts à un fantasmatique catalogue de la culture afro-américaine, afro-caribéenne, puis sud-américaine et enfin mondiale, avec un retour via le sampling aux sons organiques, naturels, aux voix qui ont le blues, au bastringue, au... swing. Enfin, une forme réadaptée du swing éternel... Notre homme en fait son ordinaire, au point d'ouvrir la boite de Pandore d'une créativité bridée jusqu'alors par un Djing quasi exclusif.

Un album et plusieurs EP sortent au cours des années 2000 sur de prestigieux labels. Tous portent sans équivoque l'empreinte du broken beat typique d'Azaxx, percussions frappées à même la peau et sons qui fleurent bon l'heure tropicale, les productions juju des petits studios du quart-monde, de Caracas ou de Lima. Unique frenchy signé sur le prestigieux label Tru Thougts, c'est le titre “Fiesta Tropical" qui va propulser notre homme dans une spirale ascendante, grand écart rythmique et musical entre le son des favelas et une identité celte bien ancrée. Azaxx, Hemingway broken beat.